La 4e de couverture indique : Trois historiens, spécialistes de la Résistance, ont décidé de conjuguer leurs expertises, de croiser leurs regards, de se soumettre à une critique réciproque et exigeante. S¹appuyant sur une abondante littérature, les auteurs se sont attachés à dérouler un récit qui prend parfois à rebours, comme dans le cas de la mémoire de la Résistance, les thèses communément admises. Chacun des dix-sept chapitres du livre s¹ouvre sur un document visuel photo d¹identité, reproduction d¹une feuille clandestine, cliché d¹une scène publique ou privée qui illustre une facette de cette histoire, saturée de représentations mais si pauvre en illustrations. Ces documents variés font ainsi office de portes d¹entrée vers un monde par nature difficile à saisir, celui de la lutte clandestine. Tout en suivant la trame chronologique de la période, depuis les premières manifestations du refus en 1940 jusqu¹aux libérations du territoire à l¹été et à l¹automne 1944, c¹est bien une approche anthropologique du phénomène qui a été privilégiée. Elle conduit à mettre l¹accent sur la densité extrœme du temps résistant, à scruter ses pratiques et ses sociabilités, à interroger aussi les liens qui se tissent peu à peu avec la société. Elle cherche à comprendre ce que vivre en Résistance pouvait concrètement signifier. Soumis à un danger permanent, sans modèle préalable auquel se référer, l¹univers clandestin de la Résistance, enfoui et invisible, n¹aura en réalité jamais cessé d¹inventer sa propre action. Il a généré des expériences d¹une extrœme variété tout en exposant l¹ensemble de ses protagonistes, où qu¹ils aient oeuvré, à des risques identiques et mortels.